Maxime Gillot, diplômé des Beaux-arts, publie sa première BD

Maxime Gillot, diplômé des Beaux-arts, publie sa première BD

Maxime Gillot a été diplômé en Master en Bande dessinée en 2019. Il vient de publier aux éditions Blow Book sa première bande dessinée, La Comète :

« Pour son premier ouvrage, Maxime Gillot glisse notre œil dans un flipper électrique. Une narration rendue lisible par la juxtaposition d’images. La vie comme le sens tiennent par le mouvement. » (Blow Book).

À cette occasion, Annabelle Dupret, du site du9, s’entretient longuement avec Maxime Gillot :

« Avec La Comète, le dessinateur Maxime Gillot fait sienne cette maquette percutante propre à la structure éditoriale BLOW BOOK (une image par page, c’est-à-dire, deux vignettes se faisant vis-à-vis sur une double page) pour un volume de 224 pages en tout petit format (7,6 cm x 11,6 cm). Les séquences d’anticipation de La Comète, dans leur réduction maximale, livrent bataille au lecteur sans qu’aucun commentaire n’en propose l’issue.
Cette suite d’images, constante dans cette épuration visuelle extrême (géométrie et coloris circonscrits), se tient de la première à la dernière page, avec sa séquence au tempo cadencé mais inaltérable, et percute l’œil du lecteur (le scrute !) pour le propulser dans un voyage dont il dessine les formes autant qu’elles le précèdent, non sans éclat et non sans faire éclater ses visions du réel ! Ses vues contemplatives “dédoublées” sur des décors urbains qui flirtent avec l’abstraction, sur des positionnements d’étoiles et sur des objets voyageant à des vitesses relatives font sauter son rêve d’“unique” lecteur tout en exaltant son potentiel de donner au réel des contours multiples !
Le soupçon du mouvement le tient. L’idée d’être abstrait de cette cadence, aux airs binaires, le guette. Avec ces “doubles pages” (qui ne sont rien d’autres que des “doubles vignettes”), le lecteur peut-il faire le choix d’en garder une au profit de l’autre ? Il semble que non. Maxime Gillot, en posant cette égalité absolue entre chacune des doubles vignettes, expose à l’œil du lecteur, en quelque sorte, l’union de fortes oppositions qui tiennent la lecture et la séquence. Accouplées invariablement tout au long de la lecture, ces pièces ne peuvent se soustraire à leur décor, créant par là-même une tension générant autant un tempo de lecture qu’une scansion où le voyage dessine les possibilités d’espace tout en se tenant sur un rail qu’on ne quitte plus.
Séquences muettes offertes au lecteur sans qu’il n’ait de droit de réponse (si ce n’est celui de s’amuser à lire en images et à rire ou sourire), je présume que le succès du lecteur, dans ce duel, pourrait dépendre de sa propre sortie du livre. En échappant alors à toute abstraction, avec ce souffle coloré et épuré le tenant en haleine, il pourrait se situer, enfin !, loin des bornes d’un monde présent schématisé. Les planches d’anticipation de Maxime Gillot ont donc tout à voir avec le “réel” : exposer les choses telles qu’elles sont (observées ou conçues), peuvent être (une fois dessinées, imaginées et mises en forme) ou peuvent devenir (une fois situées en dehors du livre). » (Annabelle Dupret, du9).

La suite de l’entretien est à découvrir ici.
L’ouvrage, de 224 pages, au format mini (7,6 cm x 11,6 cm), est disponible aux éditions Blow Book.

435 435 Bernard Secondini