Deux artistes diplômés des Beaux-arts pour le Prix Jeunes Artistes 2022
David Poret présente sa première exposition personnelle dans le cadre de l’Espace Jeunes Artistes, organisée par le Musée la Boverie (Liège). Présentation de cet diplômé en Master Gravure des Beaux-arts, par une de ses enseignantes, professeur en Histoire de l’art et en Actualité culturelle, par ailleurs commissaire d’exposition, Céline Éloy :
« “Il faut le glissement d’un glacier pendant des millénaires pour laisser sur la face des montagnes la marque de passage d’un frottement. Il faut d’énormes catastrophes pour graver un souvenir sur la face du monde. La prétention de laisser un signe n’est pas à notre portée.” (Erri De Luca dans La nature exposée).
Le travail de David Poret se situe à la lisière de la citation de De Luca, témoignant d’une envie de conserver et de transmettre un souvenir – en dépit de son caractère irrévocablement éphémère – et de celle d’expérimenter l’érosion du temps et l’effacement qu’il provoque à travers la matière. Deux envies qui ne sont pas contradictoires malgré les apparences. Elles se rejoignent dans un dialogue constant, un va-et-vient entre le “faire” et le “laisser aller”, le geste humain et le matériau naturel, entre le passé et le présent.
D’un côté des chapelles, images imprimées au bleu de cobalt sur porcelaine, retraçant un voyage à la mer qui s’efface petit à petit. Référence aux scènes de genre et paysages illustrant les carreaux de Delft, l’œuvre tend, par son support, vers la persistance d’un instant volatile. De l’autre des Chapelles, petits édifices sans sacralisation qui jonchent le sol. S’inspirant des lieux de culte connus de tous, ces productions éprouvent les altérations du temps et du geste, l’emploi de la terre crue les rendant ainsi vulnérables aux aléas.
Par leur propos et par la pérennité des matériaux, les groupes d’œuvres de David Poret peuvent apparaître contrastés. Ils se rejoignent pourtant dans un même dessein : le désir d’appréhender avec simplicité le présent, par un souvenir ou par un geste que l’on imprime et que l’on ancre dans le contemporain, avec la volonté de créer pour chaque moment un refuge, un abri empli de sérénité, à la fois immuable et mouvant. » Céline Eloy.
L’exposition sera accessible jusqu’au 4 décembre 2022.
Plus d’informations
→ Page de présentation de la manifestation sur le site du Musée la Boverie