Double exposition hommage pour Cécile Vandresse, enseignante à l’ÉSAVL-ARBAL qui nous a quitté en 2015
Cécile Vandresse a été pendant de très nombreuses années professeur de Peinture à l’ÉSAVL-ARBAL. Hélas, elle nous a quitté en 2015. Parallèlement à son professorat, comme de nombreux enseignants à l’ÉSAVL-ARBAL, elle poursuivait une carrière artistique, plutôt axée sur le dessin, un dessin aussi minimaliste, tout en retenue, inventif, et attachant que singulier.
« Née à Liège en 1950, et décédée prématurément en mai 2015, Cécile Vandresse a effectué l’essentiel de son parcours professionnel à l’ÉSAVL-Académie des Beaux-Arts de Liège, où elle enseignait le dessin, après y avoir obtenu son diplôme en peinture et dessin. Ses qualités de pédagogue se doublaient d’une grande sensibilité personnelle, dont toute son œuvre artistique n’a cessé de témoigner. Très attentive à la vie quotidienne, à son monde intérieur, aux éléments naturels, aux reliefs des montagnes comme aux étendues planes des campagnes, aux arbres, aux fleurs et aux plantes de tout type, Cécile Vandresse a donné forme à un herbier plastique et poétique empreint de légèreté, de douceur, et d’une sobre élégance.
À travers des peintures, des dessins, des objets trouvés (racines, bois flottés, feuilles mortes), son travail artistique s’est développé au fil des ans, ignorant volontairement les échéances des galeries ou du monde de l’art. Artiste reconnue mais cultivant la discrétion et le silence, Cécile Vandresse a néanmoins exposé régulièrement, seule ou en groupe, et notamment les dernières années de sa vie à la Maison de l’Émulation, au Placard à balais, au centre culturel de Marchin, à la galerie Détour à Namur. L’exposition proposée à La Boverie, préparée avec la famille et les proches de l’artiste, présente un ensemble de dessins et peintures. Une quinzaine d’œuvres sur papier de Cécile Vandresse, acquises de son vivant par le Cabinet des Estampes, seront pour la première fois dévoilées au public.
“Ce qui est important, c’est que le souffle qui anime la plante ou la montagne passe dans le dessin.” (Cécile Vandresse) » (Musée la Boverie).
« De l’atelier du rêve à l’atelier du peintre, et vice-versa, Cécile Vandresse nous donne à voir des… “choses vues”. Anodines, banales, sans éclat, mais fragmentées, surgies le plus souvent d’un instant fugace, une petite part d’entre elles sont, par le travail du pinceau, sauvées de l’évanescence, de la disparition, puis de l’oubli. Ces peintures sont à la fois points d’attache – elles disent d’où elles viennent et points de respiration – elles disent vers où elles vont. Elles glissent entre un paysage de montagne et un coin d’intérieur, dialoguent entre elles par association libre, au gré du regard du peintre et de la lumière flottante des jours. Pas de signification imposée, encore moins de lecture obligatoire, mais une simple juxtaposition d’éléments qui, imagine Cécile, pourrait varier à l’accrochage, d’un jour à l’autre. » (Galerie Détour).
« Pour Cécile Vandresse, les éléments naturels sont une source d’inspiration. Ici, c’est un humble pommier qui nous interpelle par sa fragilité. Le sujet est sobrement traité au lavis sur feuille de dessin. L’artiste exprime par les délicates valeurs, la mouvance de l’arbre dans l’espace renforcée par l’orientation oblique d’un élément “tige” à la valeur plus allégée. Simplicité ? Ce travail n’en a que l’apparence. Je ressens, à le regarder plus longuement, que cet arbre, par le pinceau magique de l’artiste, jouit d’une vie secrète, complexe, sauvage. Par un espace tenu, mais réel, un lien m’attache à lui. Est-il moi ? Suis-je lui ?
Cécile Vandresse m’est apparue comme une personne très épanouie. Si elle exerce à l’Académie des Beaux-Arts à Liège, elle consacre néanmoins beaucoup de temps à son œuvre picturale. Elle aime parler de son travail. Elle s’imprègne d’abord de la nature ressentie comme la vie dans son état primordial et comme source inépuisable d’art. Les émotions ressenties face aux végétaux sont traduites alors dans des dessins, des formes synthétiques, qui expriment sa personnalité profonde et sa vision cyclique de la vie. Ses œuvres devraient susciter la réflexion, voire la méditation et elles peuvent se lire à différents niveaux.
Cécile Vandresse commente son œuvre en ces mots : “Je travaille toujours à partir de ce que je vois. À partir des émotions que suscite en moi ce que je vois. Je fais les choses en suivant mon intuition. C’est dans l’instant que tout se décide : le choix de l’outil ou du support, mais aussi celui du sujet. Pourquoi tel arbre ou telle colline, pourquoi telle fleur plutôt qu’une autre, je n’en sais rien. Ce qui est important, c’est que le souffle qui anime la plante ou la montagne passe dans le dessin. Il faut à chaque fois recommencer et essayer d’être dans les choses comme si c’était la première fois”. Pour elle, en effet, montrer ses œuvres donne un sens à celles-ci, même si la démarche essentielle de l’artiste reste sa recherche personnelle. » (Inforef).
« Sans bruit, sans effets, et sans intention autre que de dévoiler la présence des choses, Cécile Vandresse a poursuivi un travail solitaire, où le silence de l’atelier devient le révélateur des bruissements du monde.
Cécile dit : “Je travaille toujours à partir de ce que je vois. À partir des émotions que suscite en moi ce que je vois. Je fais les choses en suivant mon intuition. C’est dans l’instant que tout se décide : le choix de l’outil ou du support, mais aussi celui du sujet. Pourquoi tel arbre ou telle colline, pourquoi telle fleur plutôt qu’une autre, je n’en sais rien. Ce qui est important, c’est que le souffle qui anime la plante ou la montagne passe dans le dessin. Il faut à chaque fois recommencer et essayer d’être dans les choses comme si c’était la première fois.” » (Centre culturel de Marchin).
Deux expositions, pour lui rendre hommage, sont conçues et organisées par Françoise Safin, ancienne conservatrice du Mamac (Musée d’art moderne et d’art contemporain de Liège), Sylvie Canonne, artiste, Daniel Demey, compagnon de Cécile Vandresse, et Pierre Mossoux.
Les deux expositions ont lieu dans deux espaces différents.
La première est organisée au le Centre culturel de Marchin. Le vernissage a lieu du dimanche 5 mai au dimanche 9 juin 2019. Un vernissage est prévu le dimanche de 11 h à 17 h.
La deuxième exposition, intitulée Cécile Vandresse, les pierres du sentier, est organisée au Musée la Boverie, du 3 mai au 18 août 2019.
Plus d’informations :
→ Page de présentation de l’exposition au Centre culturel de Marchin sur le site de ce dernier
→ Page de présentation de l’exposition au Musée la Boverie sur le site de ce dernier