Diplômé depuis 20 ans des Beaux-arts, Stéphane Gerhards continue d’exposer
Stéphane Gerhards a été étudiant entre 2001 et 2006 aux Beaux-arts, au temps où les Beaux-arts s’appelait encore École supérieure des arts de la Ville de Liège – Académie royale des beaux-arts de Liège (ÉSAVL-ARBAL). Sur son site personnel, Stéphane Gerhards détaille aussi son parcours professionnel. Après une Agrégation, il deviendra professeur en dessin entre autres. Dans une optique de formation continue, il ne manquera pas d’approfondir certaines techniques en suivant de nombreuses formations en arts plastiques. Il poursuivra parallèlement donc une pratique artistique que résume son site personnel. Il exposera ainsi très régulièrement. Tel est encore le cas avec cette exposition personnelle, intitulée Antre nous (avec un « a » à « entre »). Claire Bach, en un texte lumineux, traduit bien la force des réalisations artistiques de Stéphane Gerhards et son regard très singulier sur l’enfance, un des thèmes de son exposition personnelle :
« Parce que l’enfance est parfois une tragédie qui s’oublie sous des regards qui confinent au silence, Stéphane Gerhards l’extirpe de son corps avec la précision d’un crayon qui explore les zones interdites du pathos. Pas de complaisance, une œuvre qui serait un acte magique de délivrance. Pour lui, mais aussi pour ce moi qui regarde et se retrouve confronté à ce qu’il/elle n’a peut-être pas pu/voulu voir ou dire… Un cri lie l’enfant à l’adulte. Il fallait l’articuler, Stephane l’a fait, avec densité et sensibilité. L’injonction du silence est partout dans le blanc du papier. Le dessin s’y pose, s’y grave, lutte, opère sa chirurgie, son exorcisme et, ça et là, la peinture pleure… Par l’acceptation de ce qui dégouline, loin d’un tic d’époque, l’œuvre retrouve la force d’ex-primer ce qui s’était imprimer au cœur même de sa chair, offre enfin une réalité à la blessure muette, jusque là si contrôlée ; la honte de l’enfant est celle que l’autre devrait porter ; la rigidité, les punitions, les vociférations laissent l’être seul, face à lui, un être tout petit, déjà chargé de désespoir, et d’une rage qui gangrène son troisième œil. Cet “Antre nous” dans toute son ambivalence et sa persistance. L’entre, espace censé nous séparer/lier devient l’Antre, ce repaire d’animalité, de visages distordus, dont on ne sort jamais tout à fait ? Ainsi, plus tard, des masques obligés, un regard jaillit avec l’intensité vitale de celui qui survit aux épreuves et transcende le mutisme d’un coin de mur, ces mains qui cachent nos visages, celles qui voudraient nous bâillonner, nous empêcher de voir… Parce qu’il nous faut parfois soulever les mouchoirs trop blancs qui recouvrent nos souvenirs-sensations, l’art de Stéphane Gerhards révèle, bouscule, trouble, écorche, émeut… » (Claire Blach, source).
À découvrir donc, à la Galerie du livre et de l’étrange théâtre, du 11 février au 5 mars 2023. Dans l’attente, le lecteur peut se rendre sur le site personnel de Stéphane Gerhards.
Plus d’informations
→ Page de présentation de l’exposition sur le site de la Galerie du livre et de l’étrange théâtre