DESSIN
Dans un monde où l’on consomme et produit les images à un rythme effréné, parfois sans nous en rendre compte, celui qui dessine se profile bien sûr lui aussi en tant que producteur d’images, mais ce que montrent ses images à lui, en deçà de leur « contenu », c’est peut-être le temps qu’il a pris pour les faire. Le dessin n’efface pas ses traces, pourrait-on dire – et ces traces sont bien sûr aussi celles des moyens de sa production. Ces moyens apparaissent pauvres au regard de la puissance de ceux mobilisés au profit des images en général… Le dessin est un art de faire avec peu. Est-ce peu qui justifie le succès qu’on accorde aujourd’hui au dessin dans les foires, les galeries, les musées ? Ce peu dont on voit la trace dans un dessin nous apparaît comme une altération de l’image vers laquelle, pourtant, il tend – tout tiendrait dans cette tension, ce paradoxe : tout ne s’efface pas pour l’image dans un dessin. Ce peu, au final, on y voit l’indice d’un écart inframince, entre nous-même et ce qu’on voit, ou comprend – entre celui qui dessine et ce qu’il dessine…
C’est comme le champ d’une question aussi bien que comme celui d’une pratique que nous envisageons le dessin dans notre atelier. Les étudiants y développent, chacun selon les modalités propres qu’ils mettent en œuvre au fil de leur travail, leur position singulière devant l’image.
Nous favorisons concrètement durant le Master Dessin les expériences au cours desquelles nos étudiants pourront questionner la réception de leur travail par un public extérieur, lors d’expositions, de rencontres avec des étudiants et professeurs d’autres écoles d’art, ainsi que de workshops à l’occasion desquels des artistes sont invités. Le Master Dessin comporte un partenariat avec l’Option Dessin de La Cambre Bruxelles, deux workshops par ans sont organisés en commun, l’un à Liège et l’autre à Bruxelles.